Crise de la Quarantaine … mais c’est bien sûr !

Article invité : texte de Léa

La crise de la quarantaine, c’est marrant, surtout chez les autres … Sinon, ça ne s’appellerait pas « crise », allons !

Parce que c’est une maladie masculine et féminine. Un truc assez pernicieux qui se glisse entre les deux oreilles et la culotte et qui te pousse à aller voir ailleurs si la touffe d’herbe est plus verte et plus euphorisante.

T’es marié.e depuis 15 ans (c’est long 15 ans) et ta marmaille a bien grandi : la crise d’ado de la grande, le deuxième qui plante sa 5ème et le troisième qui vomit dans la voiture sur chaque trajet de plus de 5 mn.

Et il y a la nouvelle petite assistante qui vient d’arriver au boulot. Le vrai problème, c’est surtout la nouvelle assistante …

Bon OK, maman, depuis les grossesses, elle a un peu les seins en baloches et la vergeture facile. OK.

Et puis c’est quand même pas très glamour le rimmel pas démaquillé de la veille qui a dégueulé sur les poches sous les yeux au réveil. C’est vrai aussi qu’elle fait la tronche le soir parce que tu rentres tard ou que tu sors voir tes collègues pour parler boulot (OK, au Pink, mais bon, le boulot, c’est le boulot).

Bref, ta vie, c’est un peu un enfer. Et l’enfer, pour le coup, c’est bien l’autre. Surtout qu’au boulot, la petite assistante, tu as bien remarqué qu’elle te fait de l’œil, la bougresse.

Et tu sens bien que tu as l’ego au bord du caleçon. Ça te démange terriblement.

Tu trouves ton quotidien tellement fade. Surtout une fois à la maison…et le pire, c’est les week-end, ça dure trop longtemps les week-ends.

Quand tu penses à Michel, ton collègue qui n’a que 6 ans de moins que toi, Michel, lui, se tape discrètement une bombasse qui doit être tellement jolie qu’il ne vient même plus boire des pots après le boulot au Pink (enfin pour parler boulot, quoi).

En fait, tu te dis que, toi aussi, tu as envie de vivre une deuxième jeunesse. 42 ans, c’est pas si vieux et tu te sens encore bien fringuant malgré le bide qui dépasse un peu du costard. T’as la montre, t’as la voiture, il te manque… bah, il te manque l’assistante quoi (ok, il y a eu des en-cas, mais rien de comparable à l’assistante).

Et c’est là que tout s’accélère.

Parce que dans ton coin (et dans ta tête), tu te refais une vie de rêve, libéré de pas mal de contraintes (si on ôte la pension alimentaire que tu vas devoir verser à maman pour la garde des enfants qui ne sera pas alternée puisque dans le nouveau cabriolet, ils ne rentreront pas derrière, les enfants, c’est trop serré).

Mais tu te prends pour qui ? Casanova ? Ça se saurait si c’était le cas !

Figure-toi que maman, pendant que tu cours la gueuse au taf, elle s’éclate. Et si elle tire la gueule quand tu rentres, c’est parce que tu rentres, justement.

Maman, elle a porté ses mômes, elle s’est tapé les nuits (parce que, toi, tu avais un vrai travail donc t’avais besoin de dormir la nuit, quoi !), elle se tape tes problèmes existentiels et elle en a marre de te servir de gant de nouilles une fois par mois (sur un malentendu quand tu rentres ivre mort d’une soirée boulot … heu potes … heu boulot …).

Et maman, elle se marre, parce que tu n’as même pas remarqué que grâce à ses cours de Pilates, elle a retrouvé une ligne de jeunette et qu’avec le wonderbra, ses nichons remontent de 5 bons centimètres et avec son petit chemisier de soie, ça le fait grave. Normal, on ne peut pas dire que tu la regardes beaucoup non plus et quand tu rentres ivre, tu n’as pas l’esprit très clair.

En plus, maman, depuis qu’elle se sent mieux dans son wonderbra, elle a le sourire, et le sourire, c’est un piège à garçons. Sa crème lifting à 120 euros le pot payé avec le compte joint marche super bien. Elle a la ridule franchement diminuée.

Et puis 6 ans de différence, c’est pas tant que ça. Passé 30 ans, un homme, c’est un peu mieux dans ses baskets et surtout, ça a autrement plus la pêche sur l’oreiller qu’un quarantenaire bedonnant. D’ailleurs, même si elle fait ça en douce quand t’as le dos tourné, ce n’est que te rendre la monnaie de ta pièce… comme si tu te gênais toi !

Bref, maman, depuis des mois, elle a photocopié tous les papiers administratifs qui traînaient à la maison, elle a mis de côté un petit pécule parce qu’elle sait que tu peux être un sacré radin quand tu veux (et que tu le veux souvent) et elle a rendez vous avec son avocat lundi. Maman, elle demande le divorce parce qu’elle se tire avec Michel qui a une grande maison, qui est tendre et attentionné et qui lui fait revivre une deuxième jeunesse.

C’est ça aussi la crise de la quarantaine. Alors serrons les fesses, rentrons le ventre (ça fait les abdos) et essayons de nous aimer pour de vrai. On n’a plus 20 ans après tout !

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